vendredi 27 novembre 2020

Fées, weed & guillotines

 J'ai enfin lu un livre de Karim Berrouka : Fées, weed & guillotines. J'ai vraiment apprécié. Il y a plein de bonnes choses même si la fin m'a un peu déçu. Je trouvais même que cela finissait pas tirer un peu en longueur. Ce n'est pas la première fois que j'ai un problème avec la fin avec cet auteur (comme par exemple l'excellente novella la porte où je trouve que la fin pêche un peu.)

Pour le reste, c'est vraiment bien. Du San Antonio bien écrit au pays de l'imaginaire : un texte drôle et pas prétentieux. L'aventure est décalée, mais reste cohérente.

Un ami m'a conseillé de lire plutôt Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu. Je ne tarderai pas à l'acheter pour voir si les défauts de ce livre ont été gommés afin de ne garder que le bon.


Bilan : FS : 54 000 mots UM : 105 EH : 34

mercredi 18 novembre 2020

Un coup (forcé ?) et désespéré

 Il ne faut pas se voiler les faces : les assauts de la neuroscience, de la biologie, de la physique et de l'informatique rendent de plus en plus difficile la croyance en l'existence de notre libre arbitre.

Par exemple,  la morale ne serait qu'un mécanisme de gestion des coûts d’opportunité (voir homo fabulis)

Mais accepter le déterminisme me semble équivalent à transformer une magnifique partie d'échec en tic-tac-toe. On perd l'effort, la réflexion, la créativité, le mérite,les sentiments,...Le seul intérêt est que la mort devient moins effrayante. La perte est bien moindre qu'avec une vie avec libre arbitre.

Pour sauver tout cela, on peut prendre le radical, mais un peu puéril solipsisme. On peut également essayer le panpsychisme. Je préfère un coup encore plus hasardeux de réhabiliter le dualisme.On aurait une interaction forte entre le cerveau et un esprit, qui serait ailleurs. Cette hypothèse serait tout à fait possible dans une simulation. Admirer ma magnifique pirouette par rapport à mon post précédent qui change la signification de la simulation. Car nous serions parfaitement incapables de créer une simulation n'ayant pas accès à l'esprit.

Et si voulait essayer de mettre un peu de science dans tout cela ?

La première approche serait de prouver expérimentalement le libre-arbitre, mais je pense qu'on peut seulement prouver l'inverse.

La seconde approche serait de démontrer qu'on a plus d'informations après la création d'un esprit qu'avant. Je dois juste m'illusionner, mais la création d'un animal en partant d'un simple code ADN me semble tellement magique que cela me donne l'impression qu'on ne peut pas  stocker autant de choses différentes avec ce code. Comment les bébés tortues pensent-elles à se diriger droit vers la mer juste après leur naissance ? Mais je pense que je n'ai juste rien compris à la théorie de l'information.

La troisième approche serait de prouver qu'on est dans une simulation, même si cela n'écarte pas le déterminisme, mais le rend un peu moins probable. La démonstration peut être rapide, même si elle n'est malheureusement pas juste : la réalité est forcément continue, la mécanique quantique n'utilise que des valeurs dans un ensemble discret, donc on n'est pas dans la réalité. Le problème reste qu'on ne sait pas vraiment ce qu'est supposée être la réalité...

La quatrième approche est de rester un enfant buté et de répéter en boucle "même pas vrai! ". J'avoue être assez tenté par cette approche.

Bilan : FS : 53 000 mots UM : 87 EH : 34


lundi 9 novembre 2020

Zombie, déterministe et simulation

 J'ai écouté il y a quelques semaine une interview fort intéressante du philosophe François Kammerer qui explique en quoi consiste l'illusionnisme. Pour faire court, nous sommes tous des zombies philosophiques. Il ne faut pas se cacher que sa conclusion n'est guère plaisante, mais qu'elle n'est que la conséquence de l'acceptation du matérialisme. En y réfléchissant, la situation n'est guère pire qu'un déterministe, privé de son libre arbitre.

Je n'adhère pas à cette thèse pour au moins deux raisons : elle est trop contre-intuitive et je préfère chercher des alternatives à une solution qui sonne le glas de la conscience. Même si elle était vraie (ce qui n'est pas impossible), elle n'apporte rien dans le sens où je ne pourrais jamais rien y changer car je suis déterminé.

Je trouve que le gros intérêt ce l'illusionnisme est qu'il met les déterministes au pied du mur : il va falloir faire un choix. Et les options sont réduites.

Trouver une échappatoire n'est pas aisé, mais une solution peut se trouver chez Nick Bostrom, le philosophe qui a démontre qu'il était fort possible que nous soyons dans une simulation informatique. Son argumentation est simple : si on a réussi à faire des simulations, il y en a beaucoup et une seule réalité. Statistiquement, il est donc peu probable que nous soyons dans la réalité. Pour éviter d'être dans une simulation, il faut que ces simulations n'existent pas. On peut envisager diverses options : (1) toutes les civilisations se détruisent avant d'atteindre ce palier, (2) ces civilisations pour des raisons éthiques ne font pas des simulations, (3) ces simulations sont impossibles à faire ou (4) il est impossible de faire des simulations dans lesquelles les gens à l'intérieur ne s'en aperçoivent pas.

Notre civilisation semble très proche d'atteindre le niveau pour bâtir ces simulations : c'est pourquoi je ne crois pas dans les points 1 et 2. Même si nous échouons, une autre civilisation devrait arriver à ce niveau et il ne fait aucun doute que l'humanité fera ces simulations si elle en est capable. Le point 3 suggère nettement que la conscience est sur un autre plan que le monde matériel : il met à mal le matérialisme et dans une moindre mesure le déterminisme. Le point 4 n'est pas une véritable objection : il est possible que nous sommes dans une simulation, mais que nous nous en sommes pas encore aperçu.

En résumé,  soit une simulation est impossible à faire, soit nous y sommes. Dans les deux cas, le déterminisme semble beaucoup moins certain, même s'il reste malheureusement possible.

jeudi 5 novembre 2020

Le côté décourageant des refus

 Je suis déjà à quatre refus notifié depuis janvier. Il s'agit de refus non personnalisé (peut-être que c'est mieux pour mon ego), mais je ne sais toujours pas si je ne suis pas passé très loin de la barre ou si j'avais oublié qu'il s'agissait d'un saut à la perche et non d'un saut en hauteur. C'est en grande partie de ma faute, car j'ai d'abord visé les grosses et moyennes maisons d'éditions qui sont submergés par les manuscrits. Il faudra attendre le début de l'année prochaine pour avoir une meilleure idée. Il n'empêche que cela n'est pas excellent pour le moral. Surtout que comme les seuls retours sont les refus, on en exagère leur importance. Pour tenter de se motiver, rien de mieux que de relire cet article  la plus grande qualité de l'écrivain.

Bilan : FS : 52 000 mots UM : 87 EH : 34