Il faut savoir arrêter un projet

Je mûrissais la décision depuis quelques mois déjà et j'ai franchi le pas le week-end dernier. J'arrête de manière temporaire mon roman (en pratique, cela a de grandes chances d'être définitif). Les raisons sont multiples.
La principale raison (et qui suffit à elle-même) est que je n'éprouvais plus trop de plaisir à torturer mon texte pour essayer de le remettre sur les rails.
Je suis assez content de mes premiers chapitres, mais le reste de l'histoire me laisse dubitatif. Je vois déjà la moue amusée de mes collègues apprenti-écrivains : mais pourquoi n'as-tu pas fait la méthode en flocon, ce qui t'aurait éviter de travailler pendant un an sur un projet que tu vas abandonner ? On trouve cette méthode sur la moitié des sites d'apprenti-écrivain, par exemple.
La critique n'est pas infondée, mais à ma décharge, j'avais une idée assez précise de l'histoire et je comptais le moment venu la sublimer, mais l'inspiration m'a fait défaut. En déroulant mon histoire, je me suis rendu compte qu'elle était trop commune. Si rien n'était perdu, le travail pour terminer mon roman se rallongeait de manière problématique. Tout en poursuivant mes corrections, je louchais sur deux de mes romans arrêtés (l'Ultime marche et les livres d'Ariel) en me disant qu'ils étaient bien plus prometteurs et demanderaient moins de travail.
Et ce week-end, une idée pour le prochain roman s'est cristallisée.
La décision s'imposait : arrêter le roman en cours.

Quand hearthstone nuit à la productivité

Il ne faut pas se le cacher plus longtemps, l'objectif de terminer le roman pour septembre 2015 n'est pas tenable. Et selon toute probabilité, il ne sera pas fini avant The Winds of Winter, c'est dire... 
J'avais l'occasion de donner un coup de collier pour sortir de sa zone marécageuse où le roman s'englue, mais des collègues m'ont montré Hearthstone. J'ai décidé de jouer quelques parties pour tester. Quelle erreur !
Hearthstone est un jeu gratuit en ligne de type Magic où deux héros s'affrontent. Le joueur utilise des cartes qui lui permettent de poser des monstres, d'infliger des dégâts au héros adverse ou à ses serviteurs ou de renforcer ses monstres. Une partie dure une quinzaine minutes, mais une fois terminée, on a envie de rejouer pour des centaines de raison : poursuivre sa série de victoires, arrêter sa série de défaite, gagner de l'or pour acheter des nouvelles cartes, déterminer si la défaite ou la victoire était méritée, tester une nouvelle combinaison de cartes ou un nouveau héros. Et en jouant, on obtient de l'expérience et des nouvelles cartes qui permettent d'être plus fort. Difficile de s'arrêter pour se plonger dans les enième corrections du roman.

Travailler avec une liseuse

Depuis plus de trois ans, je travaille avec une liseuse. Au départ, je transformais mes fichiers word en pdf, mais depuis la découverte du logiciel gratuit Calibre, je transforme mes fichiers directement en epub.
Pour une relecture et polir un texte, la liseuse est idéale et elle évite d'imprimer encore et encore son texte. Mieux, elle permet de travailler son texte dans les transports en commun. 
Je mets un commentaire pour des passages douteux ou des coquilles. Je propose les modifications à faire ou au moins je souligne le problème (répétition, redite, mal exprimé, invraisemblable, ...). Et dès que j'ai un peu de temps lorsque je suis à la maison, je relis mes commentaires et je fais les modifications.
La principale limite de cette méthode est qu'elle n'est pas adaptée à de grosses corrections. Par exemple, noter en commentaire une nouvelle scène n'est guère pratique, surtout qu'il faudra après la recopier sur l'ordinateur. Et comme actuellement, je dispose peu de temps hors des transports en commun, mon roman n'avance que très peu.

Premier jet terminé de Feu et de Sang

Victoire ! J'ai enfin terminé le premier jet.
Mais je suis encore très loin de la fin. D'une part, j'ai rédigé entre la moitié et le tiers du roman : les scènes ne sont pas assez détaillées et certaines sont même absentes.
De plus, je me suis moins censuré, si bien que j'ai laissé des idées même si je ne suis pas certain que je les conserverai pour la version définitive.
La prochaine étape est de boucher les trous pour s'assurer de la cohérence du scénario, lister les points du scénario litigieux pour déterminer dans une autre phase si je conserve ou pas et enfin (surtout ?) creuser mon univers.

De l'importance du nombre de mots écrits journalièrement

Dans beaucoup de blogs d'auteur que je consulte, une importance démesurée est donnée aux nombres de mots écrits dans la journée, la semaine, le mois ou l'année. Je ne fais pas exception à la règle. Et parfois, cela tourne à la névrose. Je suis ravi de voir que j'ai oublié une négation. Je me désole de voir que je dois supprimer un adverbe inutile. J'emploie de préférence "afin que" à la place de "pour" ayant réussi à me persuader que cette formule est plus jolie.
Il a bien sûr au moins trois bonnes raisons : c'est l'un des seuls critères objectifs pour savoir que le roman avance, cet indicateur permet de se motiver et il faut au moins 40 000 mots pour avoir un roman.
Alors je continue à écrire avec un tableur pour afin de connaître l'avancée de mon roman.

Bilan des six premiers mois de Feu et de Sang

J'ai écrit 33 000 mots, soit 6 000 mot en six mois, ce qui est loin des 15 000 mots attendus. Pire, mon premier bêta-lecteur n'a corrigé que la moitié des chapitres (mais tout de même, 57 pour cent du texte écrit).
Si je suis loin des objectifs, il n'y a encore rien de catastrophique. Plusieurs raisons expliquent ce ralentissement dans l'écriture de ce roman. La raison principale est que j'ai passé plus de temps que prévu pour boucler Les Esprits du Halo, qui a enfin été envoyé aux éditeurs. J'ai également sous-estimé la difficulté d'affiner mon scénario et de corriger le texte brut.
Le point positif est que j'ai pratiquement terminé un premier jet. Néanmoins, il va falloir mettre les bouchées doubles pour espérer finir en septembre 2015.