vendredi 13 octobre 2023

Doomit le philosophe

 Une sympathique découverte avec ce youtubers qui fait d'excellentes vidéos. Il permet de voyager dans la philosophie en partant de discours de youtubers réactionnaires, voire encore plus à droite. J'ai pu m'apercevoir que ma culture philosophique est encore plus faible que je le croyais.

Comme il faut bien critiquer un peu. Je lui reprocherai son humour potache ( Je ne le trouve pas toujours très drôle, mais chacun son humour) et son marxisme pavlovien. Même si essaie de lui expliquer qu'il nous semble - certes, peut-être à tort (forcément à tort parce qu'on n'est pas d'accord avec lui) - que le marxisme n'est pas suffisamment pertinent pour expliquer le monde, il va citer des marxistes pour expliquer combien on a tort ou s'appuyer sur l'injustice criante du monde.

J'ai toujours considéré la lutte des classes et la religion comme des idées d'un autre temps. L'explication m'avait toujours paru naïve. Il existe des inégalités qu'il faut absolument combattre, mais la lecture ne me semble pas bonne. Une explication raisonnable serait sans doute que je n'ai rien compris au marxisme. Une brève recherche sur internet ne m'a pas donné davantage de clefs. Je cherche une critique de gauche étayée du marxisme...

Je ne suis pas certain de trouver beaucoup de différences de fonctionnement entre la Chine actuelle, l'ancienne urss, la nouvelle russie ou l'empire romain. De tous temps, les hommes essaient de tout accaparer et il faut éviter de les laisser faire. Mais ceci n'est pas lié à la manière de produire. Une minorité parvint à s'emparer d'un maximum de leviers du pouvoir. D'ailleurs, la plupart des démocraties limite la durée des présidents pour éviter une sclérose des institutions. Et s'il faut absolument mieux répartir les richesses, je trouve que le keynésianisme suffit largement et qu'il est inutile d'aller plus loin.

Je ne considère pas que les classes très riches accaparent le travail ou plutôt à la marge. On a l'impression qu'elles le font un peu même beaucoup, mais juste par principe parce qu'elles en veulent toujours plus. Elles accaparent plutôt les matières premières ou les terres agricoles qui ne sont pas du travail. Par exemple, Bernard Arnault  récupère l'argent des riches avec du luxe dont le prix n'est pas fixé par le travail.

Et j'ai toujours été dubitatif  de séparer les classes en deux. Tout cela me semblait horriblement manichéen, surtout lorsqu'on ajoute le mot infâme de valets ou laquais de la bourgeoisie. On me laissait le choix entre être un salaud ou un imbécile. J'hésite encore...

EV : 81 000 mots   LA : 57 000 mots JT : 28/258/286

2 commentaires:

  1. Bonjour, tombé sur ton blog par hazard, je me permet de te donner quelques pistes sur le marxisme, sinon pour y adhérer, du moins pour que ta critique soit suffisamment informée pour être prise en considération, surtout si prétends débattre avec quelqu'un de bien formé comme Doomit :
    - Tu assimile URSS et Chine au Marxisme, mais en fait ces deux états , aux origines fort différentes ont pour la plus grande partie de leur histoire appliqué des recettes fortement différentes de ce qu'avait mis en avant Marx et ses camarades : le "socialisme dans un seul pays" de Staline, qui s'appuyait sur les concessions qu'il pouvait obtenir des occidentaux en sacrifiant des situations révolutionnaires à l'étranger pour que sa couche de bureaucrates puisse rester au pouvoir ; le "bloc de quatre classes" en Chine, qui considérait que la bourgeoisie nationale était un allié car elle serait en opposition avec la bourgeoisie des pays impérialistes.
    - les différences entre les régimes et les époques que tu cites ne tiennent pas forcément au nombre de gens qui exercent le pouvoir en revanche elles concernent surtout la question des perspectives révolutionnaires (le marxisme est révolutionnaire, sinon tu a à faire à des charlatans qui se font passer pour des marxistes) : en URSS la classe ouvrière avait déjà pris le contrôle des moyens de production au cours d'une révolution sociale, mais il fallait encore une révolution politique pour arracher ce contrôle à la couche de bureaucrates. En Chine la révolution sociale n'a jamais été complétement menée et doit être complétée. Dans l'empire romain, les moyens de production n'étaient pas assez développés pour envisager des révolutions ouvrières de toute façon.
    -les riches n'accaparent pas seulement les richesses ; ils (enfin c'est même une minorité d'hyper-riches parmis les riches) confisquent le débat politique en s'assurant par tout un tas de manières légales ou illégales que les gouvernements prendront en gros les décisions qui les arrangent (c'est comme ça qu'on se retrouve à ne faire presque que du vent sur les questions environnementales, voir encore coincé à débattre de la réalité des problèmes depuis 40 ans alors que les diagnostics et les solutions sont bien connus)
    - quelques milliardaires ont autant de richesse que la moitié de l'humanité ; tu trouve que c'est un accaparement "à la marge" ?
    - le keynesianisme c'est une recette économique, pas politique, le problème des régimes capitalistes c'est qu'ils ne lancent des politiques keynesiennes que quand ils ont les moyens de le faire sans trop couler leur bourgeoisie (les 30 glorieuses s'appuyaient sur la victoire face à l'Axe et la position dominante des US que ça avait engendré)
    - les matières premières, les terres, sans quelqu'un pour les travailler et produire quelque chose d'utilisable par un autre humain avec ; ça ne vaut rien. L'entretien de ces terres qui leur confère leur caractère "agricole" c'est du travail ; l'extraction des amtières premières aussi.
    - les deux classes : on peut toujours subdiviser et affiner les descriptions, c'est ce que fait un bon écrivain, mais en termes d'analyses politiques et économiques, on peut constater qu'il existe ces deux pôles et que dans les grands moments historiques on tends vers l'un ou l'autre mais on ne peut pas sérieusement prétendre être entre les deux (le fameux "ni droite ni gauche" étant déjà un aveu de droite).

    Bref, si tu veux critiquer le marxisme, commence par lire au moins le manifeste du parti communiste et, sur les questions actuelles ou même l'histoire du 20e siècle, lis ce qu'ont pu écrire des trotskystes, des anarcho-marxistes etc... (j'ai ma préférence bien sûr, pour être complétement honnête, la voilà : https://www.wsws.org/fr mais il y en a d'autres intéressants à lire).
    -

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour cette longue réponse assez inattendue car je croyais être seul sur mon blog. Ceci va me donner matière à réflexion.
    Je m'aperçois que mon texte n'est pas assez clair sur les motifs de désaccord. Je n'accepte pas les prémices du marxisme. La solution ne me semble pas fausse, mais inappropriée. J'ai le sentiment que le groupe dirigeant n'est pas une classe, mais un groupement d'individus avec des objectifs personnels et qu'une révolution ne change qu'une partie plus ou moins importante de ce groupe. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut rien faire. Il faut lutter pour davantage de démocratie, davantage d'égalité, davantage de savoir. Et en soit la diffusion du marxisme va plutôt dans le bon sens, mais simplement je n'adhère pas à cette idéologie.
    Je peux éventuellement essayer de développer en discussion privée, mais le temps de convergence risque d'être assez long.
    PS : Loin de moi la prétention de débattre avec Doomit. Mon niveau de philo n'est pas suffisamment bon. 

    RépondreSupprimer